L’enjeu Arctique pour la Russie

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Moscou n’a jamais caché son intérêt stratégique pour les zones arctiques sibériennes. Depuis 2010, les forces militaires russes n’ont ainsi construits pas mois de 6 nouvelles bases polaires, et le dispositif militaire en arctique dispose de 14 bases aériennes et 16 ports en eau profonde sur les 18.000 km de cotes arctique que compte le pays.

Ces dernières années, ce sont 6 nouvelles brigades arctiques qui ont, ainsi, été constituées, et qui disposent d’un équipement spécialement développé, comme les systèmes anti-aériens TOR-M2DT et Pantsir-A, le char lourd T80BVM dont la turbine permet de fonctionner a des températures très basses, l’hélicoptère de Transport Mi-8AMTSh-VA spécialement conçu pour le vol dans le grand froid, et une multitudes de véhicules à haute mobilité, allant du blindé à compartiment lourd DT-30PM a la snow-mobile TTM 1901-40. 

Il faut dire que les contrées arctiques revêtent un intérêt triple pour la Russie. En premier lieux, c’est la zone de navigation de prédilection des sous-marins lanceur d’engin de la marine russe, experte dans le domaine de la navigation sous les glaces polaires. En second lieu, le nord sibérien est un ancien plateau sédimentaire, et contient aujourd’hui un part très importante des réserves mondiales de gaz naturel, indispensable à l’économie russe. Enfin, les autorités russes parient sur le réchauffement climatique en cours, pouvant augmenter la navigabilité de la route nord reliant le pacifique à l’Atlantique. Selon certaines prévisions, cette route pourrait même devenir praticable toute l’année par la navigation commerciale, ce qui évidemment serait un atout important pour Moscou, et une extraordinaire alternative à la route de la Soie de Pékin.

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Il ne faut pas négliger la proximité des cotes nord américaines dans ce tableau, la route par les pôles permettant aux bombardiers russes d’atteindre l’Amérique du Nord et d’espérer pouvoir en revenir. En l’absence de bases américaines, comparables aux bases américaines en Europe, au Japon ou en Corée du Nord, la route polaire est de fait l’unique alternative pour la dissuasion aérotransportée russe de pouvoir menacer le territoire américain.

La remilitarisation de l’arctique par les forces russes n’est pas passée inaperçue, et entraine désormais une réponse des pays concernés, en premier plan desquels le Canada qui a intégré des conditions de navigations polaires à sa flotte de destroyers en cours d’acquisition, et a lancé un programme de patrouilleurs arctique dont le premier exemplaire vient d’entrer en service. Les pays scandinaves sont également en train de moderniser leurs forces militaires, et de renforcer leurs capacités de combat hivernal, pour pouvoir contrer, le cas échéant, une opposition avec les forces russes.

Plus étonnant, la Chine développe elle aussi une force militaire arctique, et ambitionne de devenir un acteur majeur de ce théâtre d’opération dans les années à venir.

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Quoiqu’il en soit, en disposant d’une supériorité avérée dans les zones arctiques, la Russie, ou le couple sino-russe le cas échéant, bénéficierait d’une mobilité exceptionnelle pour atteindre l’ensemble des mers du globe, et pour déplacer rapidement troupes et matériels. Il est donc indispensable, pour les américains comme les européens, d’être en mesure de contrôler voir d’entraver cette mobilité dans des cas extrêmes. Pour l’heure, nous en sommes loin.

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