vendredi, mars 29, 2024

La guerre électronique investit le champ de bataille terrestre

Lors de l’exercice Zapad-2017, qui s’est tenu au début du mois de septembre de l’année dernière proche des frontières entre la Russie, la Biélorussie, la Finlande et les pays Baltes, les unités russes de guerre électronique sont parvenues à brouiller les systèmes GPS et GSM de tous les pays frontaliers. Cette capacité de brouillage puissante et performante a également été constatée en Syrie, et dans le Donbass.

A la différence des systèmes de brouillage passés, les dispositifs russes étaient terrestres, et non aéroportés ou navals, et avaient pour fonction de brouiller les signaux électroniques des unités terrestres.

Dans les faits, aujourd’hui, les forces terrestres dépendent de plus en plus de leurs capacités à recevoir et transmettre des informations, que ce soit via satellites ou réseaux hertzien. Et ce phénomène va aller en se renforçant avec l’émergence de systèmes d’infovalorisation du champ de bataille, comme celui autour duquel est construit le programme SCORPION français. 

Or, dès lors que le conflit se déplace dans un registre plus lourd, entre états technologiquement avancés, cette dépendance aux échanges de données peut devenir une faiblesse, voir un moyen de neutraliser une force, grâce aux dispositifs de brouillage.

Dans ce domaine, la Russie, qui a développé une réelle virtuosité pour exploiter au mieux toutes les faiblesses et les incohérences des forces de l’OTAN, a développer dès 2005 de nouveaux dispositifs de brouillage montés sur véhicules terrestres, et n’a cessé de les améliorer depuis. 

A l’inverse, pour les occidentaux, le besoin était nettement moins flagrant, notamment en raison de la nature des conflits en cours comme l’Afghanistan, l’Irak ou le Mali, avec un adversaire technologiquement faible. Comme cela a été plusieurs fois abordé ici, la France comme la majorité des pays occidentaux avaient relégué l’hypothèse de la guerre entre états, ou haute-Intensité, dans les livres d’histoire. Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, et des iles Paracelles et Spratleys par la Chine, cette hypothèse a fait un retour retentissant. C’est ainsi que les systèmes de défense anti-aérienne à courte portée, d’artillerie à portée étendue, et de blindés modernisés ont fait leur retour dans les priorité d’équipement des forces. 

Bien évidemment, les dispositifs de brouillage font parti de ces besoins urgents, et les armées investissent désormais dans ce domaine, comme le sont les équipements capables de continuer à fonctionner dans un environnement de brouillage intense. 

Dans l’avenir, la victoire sur le champ de bataille sera déterminée autant par des affrontements physiques qu’électromagnétiques.

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