vendredi, mars 29, 2024

La Russie développe-t-elle un avion à décollage vertical ?

Les annonces de programme de Défense russe se succèdent à un rythme effréné depuis quelques années, alors même que les ressources des forces armées sont sous contrainte. De fait, la lecture avisée de ce qui relève de la communication industrielle, de l’intox politique et de la réalité des programmes est très difficile à réaliser.

On peut, ainsi, se rappeler des 2000 chars T-14 pour 2020 annoncés en 2015, ou des 17 destroyers nucléaires de 17.000 tonnes Lider pour 2025 annoncés en 2017. En France, beaucoup de nos médias et politiques avaient pris pour argent comptant l’annonce du Kremlin concernant la construction de BPC russes grâces aux plans récupérés lors de la coopération concernant les Mistrals.

Que penser, dans ce cas, de l’annonce selon laquelle la Russie développerait un programme d’avion à décollage vertical« sous les ordres directs du président Putin » ? 

Nous sommes, évidemment, réduits aux simples conjectures tant les pistes sont brouillées. D’un coté, le calendrier des nouvelles constructions concernant l’aviation militaire est connu depuis plus d’une décennie avec les programmes PAK, et ce calendrier ne fait aucune référence à un avion VSTOL. 

En revanche, deux arguments font poids vis-à-vis de la véracité de l’annonce :

  • La demande internationale pour un appareil VSTOL est favorable, d’autant que le seul appareil bénéficiant de cette capacité, le F35B, est à la fois cher et difficile à acquérir (les EAU ou le KAS n’ont toujours pas eu l’agrément pour acquérir des F-35A). L’augmentation du nombre de LHD dans les marines du monde ouvre, de fait, un marché plus qu’intéressant pour la Russie : Inde, Pakistan, Vietnam, Egypte, KSA … Or, nous avons déjà établi que le modèle d’équipements des forces russes repose en grande partie sur ses capacités à exporter. 
  • D’autre part, bien qu’elle continue de communiquer sur son porte-avions Storm de 90.000 tonnes, tout en acceptant l’idée qu’une version à 45.000 tonnes serait plus accessible, l’Etat-Major et l’industrie navale russe savent que la réalisation de telles bâtiments est aujourd’hui hors de portée. En revanche, la réalisation de LHD est plus réaliste, et correspondrait d’ailleurs d’avantages aux besoins opérationnels des forces russes. Un tel appareille permettrait donc aux forces navales russes de remonter en puissance plus rapidement, selon un modèle comparable à celui de la Grande-Bretagne, de l’Italie ou de l’US Marines Corps.

De fait, l’hypothèse du développement d’un nouveau chasseur VSTOL, basé probablement sur les avancées technologiques du Yak141 et les technologies fiabilisées par le Su-57, est loin d’être incohérente. De plus, les bureaux d’études Yakovlev ont une activité très réduite depuis la conception de l’avion d’entrainement Yak-130, et un tel projet permettrait au consortium OAK, détenant Sukhoï, Mig, Tupolev et Iliouchine, de renforcer encore ses parts de marchés mondiales. 

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