vendredi, mars 29, 2024

La flotte de P8 britannique sera insuffisante

Le 28 juin 2011, le dernier avion de patrouille maritime Nimrod britannique était mis à la retraite sans remplaçant, la compétence étant sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires et de la fin de la guerre froide.

5 ans plus tard, les armées britanniques durent commander en urgence le nouvel appareil de lutte anti-sous-marine P8 Poseidon de Boeing en 9 exemplaires, pour faire face à la monter en puissance de la sous-marinade russe. 

Le P8 dispose de performances très supérieur au Nimrod MR2 retiré quelques années auparavant, dont un rayon d’action très supérieur, et une capacité de détection largement améliorée. Ces gains de performances permettaient, selon l’Etat-major britannique, de compenser la réduction de format du nombre d’appareils, passant de 21 à 9. 

Malheureusement, la réalité opérationnelle est un peu plus complexe qu’une simple règle de 3, et l’article du vice-amiral Roberts (en retraite), montre que les 9 appareils commandés seront très insuffisantspour assurer les missions dévolues à la patrouille maritime, au premier rang desquelles la protection des sous-marins nucléaires lanceur d’engins de la Royal Navy, colonne vertébrale de la dissuasion britannique.

 Ce raisonnement nous invite à remettre en cause les formats définis durant la période succédant à la crise de 2008, avec une évidente volonté de réduire au maximum les dépenses des armées, considérées comme une dépense inutile par bien des gouvernements.

Ainsi, le passage de 60 F-16 à 34 appareils de nouvelle génération envisagé par l’armée de l’air Belge , comme ce fut le cas au Danemark et aux Pays-Bas, va poser des problèmes opérationnels majeurs en terme de disponibilité et de capacités de projection de ces membres de l’OTAN. 

En France, la réduction du nombre de chasseurs de l’Armée de l’Air pose d’ores-et-déjà des problèmes de capacité de projection, et d’entrainement, alors que le format est encore très supérieur aux 185 chasseurs visés par le LBDSN 2013.

Le problème n’est d’ailleurs pas spécifique aux aéronefs. Le format insuffisant du nombre de frégates de la Marine nationale, lié également à la disparition de la flotte d’avisos, a amené l’Etat-major de la Marine à décider de fonctionner en double équipage par frégate. Si en temps de paix la mesure est évidemment efficace, en temps de guerre, le nombre de frégate restera très insuffisant et la moindre attrition entamera de beaucoup les capacités opérationnelles de la Marine nationale.

Le paradigme selon lequel la technologie compense le nombre semble donc bien atteindre ses limites …

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