D.Trump quitte le sommet de l’OTAN avec des exigences absurdes

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On pouvait s’y attendre, le sommet de l’OTAN à Bruxelles les 11 et 12 juin ne s’est pas bien passé. Et c’est un euphémisme … Le ton était donné depuis quelques semaines, et les attaques incessantes de l’administration US contre ses alliés, en particulier contre l’Allemagne, accusée de subornation et d’enrichir la Russie.

Et lors de la réunion du 12, qui devait être consacrée aux relations avec l’Ukraine et la Géorgie, les tensions furent telles que les représentants des deux pays ont été priés de quitter la salle, pour que la réunion puisse se poursuivre uniquement entre membre. C’est alors que le président Trump posa, en quelque sorte, un ultimatum aux pays européens les plus riches, exigeant qu’ils consacrent 2% de leur PIB à leur Défense d’ici la fin de l’année, faute de quoi les Etats-Unis prendront leurs responsabilités « we are doing our own thing »dans le texte.

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Pour conclure, comme si ce n’était pas assez, il a précisé que l’objectif des pays de l’OTAN ne devra pas se limiter à 2%, mais viser les 4% de PIB.

Ces exigences sont aussi incohérentes qu’elles sont absurdes…

D’une part, le président Trump ne peut ignorer qu’aucun gouvernement européen ne pourra céder à ses édits, sous peine de créer une extraordinaire bronca populiste dans leur pays. 

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D’autre part, il n’est tout simplement pas possible juridiquement pour un gouvernement démocratique européen, par ailleurs membre de l’UE et de la zone euro, d’augmenter ses dépenses de défense ainsi, unilatéralement, avec un délais aussi court.

Ajoutons à cela que la majorité des armées européens, France inclus, ne sauraient tout simplement pas quoi faire d’une telle hausse de crédit à si court terme, en tout cas rien faire de cohérent. Elles pourront évidemment commander des équipements, mais l’industrie de Défense se retrouverait incapable de produire dans les délais, et dans tous les cas, toutes les armées européennes peinent aujourd’hui à recruter.

Quand à l’objectif de 4%, il n’a tout simplement aucune matérialité, amenant le budget Défense cumulé des pays européens à prés de 600 Md$/an, presque 10 fois le budget de la Russie. Que feraient les pays européens d’un budget plus ou moins égal à celui des Etats-Unis ? Que ferait la France de 8 porte-avions, l’Allemagne de 6000 chars, ou le Royaume-Uni de 1000 avions de combat ?

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Car c’est ce que permettrait de financer une Europe à 4%…

Ce serait d’ailleurs un très mauvais signal envoyé au monde, et une course aux armements encore plus rapides que celle en cours actuellement ne manquerait pas d’émerger. Cela entrainerait également une véritable panique en Russie, qui mécaniquement renforcerait sa Défense, et se rapprocherait de la Chine encore d’avantage.

Ces points ne peuvent être ignoré, ni par les gouvernants européens, ni par les conseillés du président Trump. Les exigences de celui-ci ressemblent dont d’avantages à la préparation d’une sortie de l’OTAN des Etats-Unis, ou en tout cas une tentative de le faire par l’administration Trump. Il faut noter que le congrès US a déjà fait savoir qu’il s’opposait à une sortie de l’OTAN, confirmant par là même que l’hypothèse est bien sur la table.

Il est peu probable que les contre-pouvoirs très puissants aux Etats-Unis ne laisse le président Trump aller au bout de son projet, mais il n’en demeure pas moins que cela représente la plus grande crise existentielle pour l’OTAN depuis sa création, crise renforcée par l’attitude de plus en plus détestable de la Turquie (mais c’est un autre sujet).

Il apparaît donc indispensable, dans des délais courts, que les pays européens, y compris la Grande-Bretagne, prennent les décisions qui s’imposent pour pouvoir assurer la protection du continent sans avoir recours à la puissance militaire des Etats-Unis. Un noyau dur de pays européens, par exemple les 12 pays de l’alliance ou l’Europe des 15, sur la base d’une initiative des 3 grandes nations Européennes (Allemagne, France, Grande-Bretagne), pourrait constituer le cadre et définir les objectifs communs d’une alliance européenne de Défense équilibrée et autonome.

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