Un expert US met en doute la pertinence du programme FFG(X)

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Dans un rapport remis aux services de recherche du Congrès, l’expert Défense Ron O’Rourke tacle sans ménagement le programme FFG(X). Selon lui, le lancement précipité de ce programme ne s’appuie pas sur une analyse effective des besoins de l’US Navy, mais sur les opinons d’experts, par nature subjectives.

Il fait un parallèle avec le lancement du programme LCS, arguant que si le programme avait fait l’objet d’une analyse méthodique, il n’aurait pas connu le destin qu’est le sien, arrêté après 20 unités construites contre 50 prévues, et des navires aux performances trop insuffisantes pour pouvoir être déployé en zone de combat.

Et force est de constater que les arguments de M O’Rourke ont beaucoup de sens.  En effet, aujourd’hui, l’US Navy dispose de plus de 100 croiseurs (classe Tironderoga) et destroyers lourds (classe A.Burke), des navires très performants dans deux domaines : la défense anti-aérienne et la projection de puissance à terre.

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En revanche, l’un comme l’autre sont peu performants en matière de lutte anti-sous-marine. En outre, un destroyer ou une frégate ne peut simultanément assurer une mission de lutte ASM et de protection anti-aérienne, les schémas de mission étant très différents.

Le programme FFG(X) devrait donc essentiellement se concentrer sur des frégates capables d’assurer leur autodéfense contre des attaques aériennes et des navires de surface, mais avant tout disposant d’un important potentiel anti-sous-marins. Or, lorsque l’on regarde les 5 finalistes sélectionnés, la lutte ASM est loin d’être la fonction la mieux représentée.

En effet, la lutte ASM ne nécessite pas un navire de trop gros tonnage, même si sa mission est océanique. Ainsi, la FREMM de Fincantieri est particulièrement lourde (7000 tonnes), alors qu’une navire de 4000 tonnes suffirait largement. En revanche, le navire doit pouvoir mettre en Å“uvre un sonar remorqué, une flute, un sonar d’étrave ou de coque, et un hélicoptère gréé pour la lutte ASM, et ce par mer formée. Les coques issues du programme LCS sont peu adaptées pour ce besoin.

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Dés lors, quand 3 des 5 finalistes sont d’ores et déjà hors jeux vis-à-vis d’une analyse basique des besoins, et ne sont présents que sur des considérations industrielles, ont peu évidemment douter de la pertinence du programme et de son cahier des charges.

Car, sans entrer dans les détails, le navire qui répondrait le mieux aux besoins de l’US Navy aujourd’hui serait un navire de la classe 4000 tonnes, conçu par un bureau d’étude très expérimenté en ASM, disposant d’une suite sonar complète, d’une forte capacité d’autodéfense et de détection, pour compléter la capacité de protection du dispositif naval, et d’un hélicoptère embarqué gréé ASM de catégorie 9-10 tonnes. Le navire doit être par ailleurs économique pour pouvoir être produit en quantité (1 escorteur ASM / destroyer ou croiseur).

En d’autres termes, il s’agit non pas de la FREMM, mais de la FTI, qui répondrait admirablement aux besoins exactes de l’US Navy.

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