Le premier F-35A a été livré à la Turquie … mais ne quittera pas les Etats-Unis

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Comme prévu, la cérémonie de remise du premier F-35A à l’armée de l’air turque à bien eu lieu ce 21 juin, sur la base aérienne de Luke en Arizona, et ce en dépit du vote du sénat du 19 juin interdisant le transfert de cet appareil aux forces turques.

L’appareil livré ne quittera cependant pas le sol américain, puisqu’il sera destiné, comme le second appareil qui sera livré dans quelques jours, à l’entrainement des pilotes et des techniciens de l’armée de l’air turque sur le sol américain.

Deux écoles d’affrontent dans ce dossier : d’un coté, les partisans de la ligne dure envers la Turquie, estimant que le régime d’Erdogan a déjà montré suffisamment de signes de défiances vis-à-vis de l’OTAN et des Etats-Unis pour remettre en question l’alliance avec le pays. C’est la position des sénateurs américains, et cette position pourrait bien s’imposer si la chambre des représentants entérine la proposition de loi sénatoriale. 

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De l’autre, on considère que des sanctions contre la Turquie ne feraient que précipiter celle-ci vers la sphère d’influence sino-russe, engendrant un bouleversement très important de l’Alliance Atlantique et un affaiblissement stratégique majeur. C’est la position défendue par le général Mattis, le secrétaire d’Etat américain.

A cela, s’ajoute une prochaine échéance électorale en Turquie, puisque le 24 juin auront lieu les élections présidentielles et législatives dans le pays, et le président Erdogan n’est pas assuré de la victoire face à la montée en puissance de ses opposants.

La décision de ne pas sursoir à la livraison des deux premiers F-35A est donc une mesure de bon sens. Elle permet d’attendre les résultats des élections sans engendrer de sursaut nationaliste qui bénéficierait immanquablement au président sortant.

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Il ne faut pas, enfin, négliger les conséquences d’une annulation de la commande turque sur le programme F-35, représentant aujourd’hui plus de 15% des commandes effectives de l’appareil. Si la Turquie était effectivement exclue du programme, qu’elle a rejoint en 2002, cela engendrerait d’importants bouleversements dans la chaine logistique et la chaine de maintenance, notamment en Europe, et l’augmentation irrémédiable des tarifs déjà exorbitants du programme.  Alors que la Grande-Bretagne et l’Italie s’interroge sur une réduction de volume concernant ce programme, l’US Navy qui n’attend qu’une opportunité pour développer son propre appareil, et l’Allemagne et la Belgique qui ne semblent pas entièrement convaincues par l’appareil de Lockheed, la sortie de la Turquie pourrait bien représenter l’élément déclencheur d’un effondrement catastrophique. Nul doute, donc, que l’écosystème du F-35 fera tout son possible pour que l’initiative du sénat n’aille pas au bout, quelques soient les résultats des élections en Turquie.

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