vendredi, mars 29, 2024

L’inde confirme sa commande de S-400 malgré les risques de sanctions US

Alors que le sénat US a inclus un amendement excluant la Turquie des livraisons de F-35 dans la loi encadrant les exportations d’armements 2018, l’agence d’état russe Tass a annoncé la signature du contrat d’acquisition par l’Inde de l’équivalent de 5 régiments de S-400, pour un montant excédant 6 Milliards de dollar. 

Cette commande pourrait exposer l’Inde à l’application de sanctions US sous la loi CAATSA (On Countering America’s Adversaries Through Sanction Act). Ce serait évidemment très embarrassant pour la diplomatie US qui tente d’amener l’Inde à rejoindre la sphère d’influence US pour contrer l’expansion chinoise, et pourrait mettre à mal les nombreux contrats d’armements en cours au sujet desquels les Etats-Unis espèrent bien engranger d’importantes commandes.

En outre, si les Etats-Unis venaient à conférer à l’Inde un « passe-droit » au sujet d’un système aussi performants que le S-400, ce serait l’ensemble de la loi CAATSA qui se retrouverait décrédibilisée, voir invalidée, mettant l’administration Trump dans l’embarra. 

Alors que les relations entre la Russie et l’Inde s’étaient tendues ces dernières années, en raison de livraisons d’armes à la Chine (S-400, Su-35), et de discussions avec le Pakistan, cette annonce sonne comme un retour en grâce des industriels russes. Il faut dire que la Russie reste, de loin, le premier fournisseur d’armements à l’Inde, alors que l’Inde est le premier client à l’exportation des industries de Défense russe. Eu égard aux investissements de Défense très importants de la part de l’Etat russe, les recettes liées aux exportations vers l’Inde revêtent un caractère stratégique pour son effort de Défense. 

De fait, la décision Indienne a une portée géopolitique très importante, rassurant la Russie sur la pérennité de ses relations avec l’Inde, tout en refroidissant les prétentions américaines.

C’est également plutôt une bonne nouvelle pour l’industrie française, car l’Inde indique par cette décision qu’elle souhaite conserver sa politique non-alignée, donc la diversité de ses partenaires, dont la France fait partie depuis des décennies.

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