jeudi, mars 28, 2024

La Turquie menace de représailles et cas d’embargo sur le F-35

Après l’annonce du sénat américain qui demandait la suspension des livraisons de chasseurs F-35 à destination de la Turquie, le gouvernement turc ne pouvait rester sans réagir, d’autant que son crédo politique est le retour à une Turquie forte et indépendante.

La première réponse est venue par le canal diplomatique, la Turquie annonçant qu’elle répondrait par des représaillesà cette mise sous embargo, sans toutefois préciser la nature de ces représailles. Il est toutefois probable qu’il s’agirait dans un premier temps de l’expulsion des effectifs américains présents sur les bases OTAN turcs.

Plus intéressant, l’article parut ce weekend dans la presse d’état turc qui annonçait qu’en cas d’embargo sur le F-35, la Turquie pourrait se tourner vers le Su-57russe. Les autorités turcs n’ont pas confirmé cette information, ni ne l’ont ils formellement démentie non plus. Sachant que la presse Turque aujourd’hui est sous  strict contrôle de l’Etat, il est peu probable que cet article ne soit sorti sans l’approbation du gouvernement.

Il faut rappeler que des discussions seraient en cours entre les autorités turques et russes concernant le soutien de ces derniers au programme TF-X de chasseur de 5eme génération turc, un programme très ambitieux, et impossible à réaliser par l’industrie de Défense turque actuellement, qui n’a à son actif que la construction d’un avion d’entrainement à turbopropulseur.

Une rupture de ban de la Turquie avec l’Otan et les Etats-Unis ne serait pas sans poser d’importants problèmes à l’armée turque, principalement équipée de matériels occidentaux. Toutefois, depuis son accession au pouvoir, le président Erdogan a fortement promu l’industrie de Défense nationale, et l’autonomie industrielle du pays, de sorte à pouvoir, aujourd’hui, assurer l’entretien, voir l’évolution, de la majorité de ses équipements, sans avoir recours à l’industrie occidentale.

Mais il est également clair que si, dans une telle hypothèse, la Turquie venait à se rapprocher de la Russie, voir du couple Sino-russe, cela constituerait un important changement de contexte géopolitique en Europe et au Moyen-Orient, et l’émergence de menaces importantes pour l’OTAN et l’UE, en premier lieu desquels le conflit larvé entre la Turquie et la Grèce, qui reprendrait sans aucun doute.

La manœuvre Grecque visant à louer deux frégates FREMM à la France, navires équipés de missiles de croisière longue portée capables de frapper l’intégralité du territoire turc en cas d’agression, n’y est surement pas indifférente.

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