Les Etats-Unis se préparent-ils à mettre un embargo sur les armes en Turquie ?

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Les Etats-Unis s’apprêteraient-ils à suspendre la livraison des 100 F-35 commandés par la Turquie ? C’est en tout cas une hypothèse qui sera très sérieusement étudiée dans les prochains jours par le comité des forces armées de la chambre des Représentants du congrès américain, dans le cadre de l’étude de la Loi National Defense Autorization Act. Car l’attitude de la Turquie, face à l’OTAN, et surtout face aux Etats-Unis, passe de plus en plus difficilement à Washington. Au point que plusieurs sénateurs et représentants ont ouvertement appelé à la mise en place d’un embargo sur les armes technologiques à destination d’Ankara.

Le gouvernement Turc, par la voix de son ministre des affaires étrangères, a fait savoir que si une telle mesure était appliquée, la Turquie « userait de représailles »sans préciser leurs natures ni leurs cibles. D’ailleurs, en pleine campagne électorale, le président Erdogan a déclaré dimanche que de nouvelles opérations à la frontière turque seraient prochainement lancées, là encore sans donner plus d’informations, ce qui aura sans doute renforcé l’inquiétude de la coalition anti-Daesh. Le président Turc n’avait pas fait grand mystère de sa volonté d’étendre l’intervention turque en Irak, notamment dans la région de Mossoul, ce qui serait de nature à aggraver la situation politique en Irak, et de mettre les occidentaux opérant dans cette zone dans une posture très délicate.

En outre, les médias gouvernementaux turcs mènent depuis plusieurs mois une campagne de dénigrement de l’OTAN, de l’Europe et des Etats-Unis, créant un basculement lent mais sensible de l’opinion public turque contre des symboles de l’occident. 

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Il apparaît donc que, bien au delà de l’affaire des S-400 souvent mise en avant, la rupture entre la Turquie et l’OTAN est engagée sur des bases beaucoup plus profondes et longs termes, et la sortie de l’alliance qui se dessine devient de plus en plus irréversible. Dans ce contexte, et à moins de disposer des moyens pour ramener la Turquie dans le camps occidental, il est en effet plus qu’indispensable de limiter les transferts de technologie, directs ou induits, vers un pays qui risque, dans les années à venir, de rejoindre le bloc sino-russe. Quand on voit ce que les ingénieurs chinois ont réussi à faire à partir d’un prototype de Su-33 ukrainien a moitié démonté (le chasseur embarqué J-15), on imagine ce qu’ils pourraient faire à partir d’un F-35 en état de vol …

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