Le Service national universel continu d’inquiéter l’Armée de Terre

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Le CEMAT (Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre), le général Bosser, a indiqué lors d’une audition devant le Senat que l’Armée de terre serait appelée à jouer un rôle dans le cadre du Service national Universel, dont l’impact sera supérieur à ce que l’on imagine. 

Le groupe de travail sur le Service National Universel doit rendre ses conclusions d’ici la fin du mois d’Avril, mais les militaires, et plus particulièrement l’Armée de Terre, s’inquiète des effets de ce projet, plus sur son organisation, que sur son budget. En effet, la Force Opérationnelle Terrestre (FOT), qui représente la dimension opérationnelle de l’Armée de Terre, n’est forte que de 77.000 hommes, ce qui ne représenterait que 10% des 800.000 jeunes à encadrer chaque année.

Or, a ce format, l’Armée de Terre peine déjà beaucoup à assurer les différentes missions qui lui sont attribuées, notamment les OPEX en zone saharienne et en Irak, la mission sentinelle en France, tout en maintenant un niveau suffisants d’entrainement et de reconstruction des forces. L’utilisation, même faible, de ces effectifs pour encadrer le SNU apparait dés lors comme un casse-tête à venir pour le CEMAT. A noter qu’il en va de même pour la Marine Nationale et l’Armée de l’Air, les 3 armées françaises ayant des formats particulièrement réduits, eu égard à la pression opérationnelle réelle.

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Il semble très difficile de demander aux armées de participer à ce SNU sans prévoir une augmentation sensible des effectifs militaires, et la refonte de la réserve/garde nationale, très au delà de ce qui a été défini par la LPM 2019-2025. Ainsi, sur la base d’un service de 1 mois par jeune, et 600.000 jeunes aptes par an, il sera nécessaire d’ajouter un encadrement minimum de 15.000 hommes et femmes en temps constant, soit 1 encadrant par 12 jeunes en permanence, ce qui semble être un minimum pour un encadrement 24/24.

Si l’on ajoute les personnels en charge du soutien (repas, habillement, infrastructures, médecins etc..), ce sera donc 20.000 équivalents temps plein qui devront être consacrés à ce projet. Si les armées devaient être en charge de cette mission, il sera donc nécessaire d’augmenter ses effectifs de 50.000 hommes, de sorte à pouvoir créer une rotation acceptable des effectifs à cette mission, sans entraver la préparation opérationnelle, et les missions opérationnelles elles mêmes.

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