La France, le Royaume-Unis et les Etats-Unis ont frappé les infrastructures chimiques Syrienne

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L’ensemble des mĂ©dias nationaux et internationaux relatent les frappes de la coalition formĂ©e par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Unis contre les infrastructures chimiques du rĂ©gime SyrienidentifiĂ©es. Ainsi, une centaine de missiles de croisières Tomahawk, MdCN , JASSM et SCALP EG/Storm Shadow ont Ă©tĂ© lancĂ©s par les forces coalisĂ©es entre 3 et 4 heures du matin, heure de Paris.

Les Etats-Unis auront déployés sur zone 3 destroyers Aegis A/Burke qui ont lancés prés de 80% des missiles tirés, alors que les britanniques utilisèrent des Tornado équipés de missiles Storm Shadow, le nom britannique du SCALP EG/ Enfin, la France aura porté un assaut mixte, combinant un raid aérien de plus de 4500 km de 5 Rafale équipés de missiles SCALP EG, et escortés par 4 mirage2000-5, un Awacs et un réseau de ravitaillement en vol (50 ravitaillements au total), et un dispositif naval de 5 frégates (3 FREMM, 1 FASM et 1 FAA), qui auront tiré 3 missiles de croisière MdCN.

La Russie a annoncĂ© qu’aucune perte civile ou militaire n’est Ă  dĂ©plorer. Quand au rĂ©gime Syrien, il annonce avoir abattu 80% des missiles de croisière, la Russie, elle, annonçant « plus de 50% des missiles abattus Â» par la DĂ©fense Anti-aĂ©rienne syrienne, les missiles occidentaux n’ayant pas pĂ©nĂ©trĂ© dans « les zones couvertes par la dĂ©fense anti-aĂ©rienne russe Â», selon son communiquĂ©.

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Ces frappes donneront lieu Ă  de nombreuses analyses. Nous Ă©tudierons, dans celle-ci, les frappes françaises et leurs consĂ©quences. 

  1. Le Raid de l’Armée de l’Air

Le Raid mené par l’Armée de l’Air est, en de nombreux points, exceptionnel. Il s’agit en effet d’un raid de plus de 10.000 km aller-retour exécuté par 9 avions de chasse, soutenus par 5 avions ravitailleurs et un Awacs. 

Les dispositif mis en place par l’armée de l’air est également intéressant, les 5 Rafale équipés de 2 SCALP EG chacun ayant été escortés par 4 mirange-2000 5, des avions spécialisés dans le combat aérien. La présence des 2000-5 démontre que paris n’excluait pas une opposition aérienne Syrienne ou Russe. Les Rafale sont des appareils multi-rôles, ils ont donc la capacité à emporter simultanément des missiles de défense air-air, aujourd’hui des missile MICA a guidage Infrarouge pour le combat rapproché, et des missiles MICA a guidage électromagnétique, pour l’engagement longue distance. Ils ont donc la possibilité de se défendre seuls. La présence des mirage 2000-5 dans ce cadre peut paraître inutile. Toutefois, l’engagement présent ne permettait pas au Rafale de faire usage de leurs missiles air-air pour intercepter les agresseurs potentiels à distance de sécurité, et poursuivre leur mission. Une opposition syrienne ou russe aurait donc pu s’approcher à proximité des Rafale, et les engager à courte portée. Dans ce cas, les Rafale auraient du larguer leurs charges pour avoir l’agilité nécessaire au combat aérien, même « simulé », entrainant l’échec de la mission.

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Le rôle des mirages 2000-5, un avion de chasse à la fois très rapide et très manœuvrant, était donc, très probablement, d’engager une opposition potentielle au delà de la portée d’engagement des Rafale, permettant à ces derniers de poursuivre la mission, même en cas d’interférence aérienne.

De fait, le dispositif aérien mis en place par l’armée de l’air était capable de répondre à de multiples scenarios, ajoutant au caractère exceptionnel de ce raid.

  • Le dispositif de la Marine Nationale

Privée de son unique porte-avions, en IPER jusqu’à l’automne, la Marine nationale était handicapée pour répondre aux attentes présidentielles. Elle a su, toutefois, dans un délais très court, et de manière relativement discrète, amener une flottille de 5 frégates au large des cotes Syrienne, composée de 3 nouvelles frégates lourdes FREMM, équipées des missiles de croisières navales MdCN, d’une frégate de lutte anti-sous-marine Type 70, et d’une frégate de défense anti-aérienne Type70. Les FREMM auront lancé 3 MdCN sur la Syrie, première utilisation opérationnelle du nouveau missile français.

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On peut dĂ©s lors se demander pourquoi une telle flottille pour ne tirer que 3 missiles, une seule FREMM en emportant (thĂ©oriquement) 16 ?

Comme pour l’Armée de l’Air, le dispositif naval français était apte à traiter de multiples scenarios, et notamment une éventuelle riposte syrienne ou russe, mais également de maintenir une capacité de frappe au delà du raid initial.

Nous pouvons constater que la flottille française dispose d’une importante puissance anti-sous-marine, or, la Syrie ne dispose pas de sous-marins opérationnels, contrairement à la Marine Russe, qui avait déployé 2 sous-marins Advanced Kilo en méditerranée orientale, sous-marins qui avaient quitté le port de Tartous il y a 2 jours. Il est également probable que d’autres sous-marins russes sillonnent cette zone. L’importante capacité ASM déployée par la flottille française n’était donc pas superflue. Il est d’ailleurs plus que probable qu’un sous-marin nucléaire d’attaque escortait discrètement la flottille.

De même, une frégate anti-aérienne escorte la flottille de la Marine nationale. Si cette frégate ne dispose pas de capacités de frappe anti-aériennes particulièrement puissantes, les missiles SM1-MR qui l’équipent datant des années 80, elle dispose en revanche d’excellentes capacités de détection et de veille aérienne, notamment pour détecter d’éventuels missiles antinavires, permettant aux autres frégates de déployer, le cas échant, les leurres, brouillages et missiles antimissiles pour se protéger.

On le voit, les dispositifs français de l’ArmĂ©e de l’Air et de la Marine Nationale auront Ă©tĂ© conçus avec soin, et l’hypothèse de la riposte, qu’elle fut Russe ou Syrienne, aura Ă©tĂ© prise en compte. Cela dĂ©montre qu’en dĂ©pit des indiscutables nĂ©gociations qui ont eu lieu avec Moscou, qui ont permis d’éviter une escalade dangereuse, la position russe n’aura Ă©tĂ© connue qu’une fois les frappes portĂ©es. C’est Ă©galement pour cette raison que les bases aĂ©riennes françaises en Jordanie et aux Emirats Arabes Unis n’ont pas Ă©tĂ© utilisĂ©es, la riposte russe sur ces bases portant « moins Â» Ă  consĂ©quence qu’une Ă©ventuelle frappe sur les navires ou bases françaises.

Il s’agira maintenant d’analyser les mesures de représailles russes, qui auront nécessairement lieux, mais qui peuvent prendre de nombreuses formes, allant de la sémantique aux attaques cyber (la riposte militaire semble aujourd’hui exclue). Il sera également très utile de connaître le nombre réel de missiles abattus par la DCA Syrienne, et notamment par les système Pantsir de fabrication russe, seuls systèmes syriens susceptibles d’avoir pu intercepter efficacement des missiles de croisière. Le score de ce système, présent en petit nombre en Syrie, pourra influencer les tactiques de frappe de la France, et de l’OTAN, mais également faire évoluer la doctrine occidentale en matière de systèmes de défense à courte portée.

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